Nos autres axes de Recherche

La caféine (David Blum)

La caféine est la substance psychoactive la plus consommée au monde. Il est bien établi qu’elle favorise les processus attentionnels, l’éveil, le traitement de l’information et a, de ce fait, un impact significatif sur les performances cognitives chez l’Homme et l’animal. Les cibles principales de la caféine sont des récepteurs appelés récepteurs adénosinergiques. Les effets de la caféine sont particulièrement liés à sa capacité à bloquer l’un de ces récepteurs appelé récepteur adénosinergique A2A.

Des travaux récents suggèrent également un effet de la caféine sur les processus mnésiques, et la mémoire à long terme en particulier, indépendant de ses effets attentionnels. Cette observation est à mettre en lien avec différentes études épidémiologiques proposant que la consommation habituelle de caféine réduit le déclin cognitif au cours du vieillissement.

D’autres études prospectives mettent également l’accent sur la relation inverse existant entre consommation de caféine et le risque de développer la maladie d’Alzheimer. Les effets protecteurs de la caféine seraient optimaux pour des doses correspondant à 3 à 4 tasses par jour.

Enfin, nos études expérimentales sur des modèles animaux de la maladie d’Alzheimer reproduisant les lésions et les troubles de la mémoire associés démontrent un effet bénéfique de la caféine à des doses comparables. The conversation, 23 Juillet 2018)

L’ensemble de ces observations amène à penser que l’utilisation de la caféine ou molécules dérivées de la caféine serait une option thérapeutique chez les patients atteints de la maladie d’Alzheimer. Nous avons mis en place CAFCA qui est un essai thérapeutique multicentrique de phase 3 en double aveugle, contrôlé contre placebo, évaluant l’effet d’un traitement de 30 semaines par caféine sur la cognition dans la maladie d’Alzheimer débutante à modérée. https://www.cafca-alzheimer.fr/

Dystrophies rétiniennes et maladies neurodégénératives (Claire-Marie Dhaenens)

Les variants du gène MFSD8 sont associés à des dystrophies maculaires isolées (atteinte de la macula avec une baisse de l’acuité visuelle) mais aussi à des formes syndromiques :  les céroïdes lipofuscinoses (un groupe de maladies génétiques neurodégénératives progressives caractérisées sur le plan clinique par un déficit intellectuel, une épilepsie, et une perte de la vision avec dégénérescence rétinienne).

Notre objectif est d'étudier l'impact des différents génotypes de MFSD8 sur la protéine CLN7 elle-même et sur l'expression génique et protéique globale.

Ce projet nous permettra de rechercher les marqueurs et les mécanismes responsables du continuum phénotypique liée aux mutations du gène MFSD8.

RFC1 et syndromes parkinsoniens (Vincent Huin)

Le syndrome CANVAS (Cerebellar ataxia with neuropathy and vestibular areflexia syndrome) est une maladie neurodégénérative caractérisée par une neuronopathie sensorielle, une ataxie cérébelleuse et une ataxie vestibulaire. Le CANVAS est causé par des mutations bialléliques dans l'intron 2 du gène RFC1. Le gène RFC1 code pour une protéine ubiquitaire impliquée dans la réplication et la réparation de l'ADN. Le phénotype des patients comprend une toux chronique, une dysautonomie et des troubles cognitifs.

Notre équipe a récemment rapporté des cas de parkinsonisme chez 10 % des patients CANVAS. Des similitudes ont également été notées entre le CANVAS et les déficiences cliniques observées dans l'atrophie multisystémique avec l'association d'un dysfonctionnement cérébelleux, d'une dysautonomie, de troubles cognitifs et d'un parkinsonisme. D'autres études menées sur de petites cohortes de patients atteints de la maladie de Parkinson (MP) ont fait état de 1 à 2 % de patients atteints de MP à début précoce présentant des mutations bialléliques du gène RFC1.

Ces syndromes parkinsoniens sont caractérisés par l'accumulation anormale d'agrégats d'α-synucléine dans le cerveau des patients, classés comme synucléinopathies. Ces observations et données préliminaires soulèvent la question d'une possible association entre les mutations de RFC1 et la survenue des synucléinopathies.