Représentations mentales inter-sujets
Conscience de soi | Conscience des autres

Notre relation au monde repose sur notre construction individuelle, mais aussi sur les relations que nous entretenons avec autrui. Dans cet axe de recherche, l'équipe BEƎꟼ cherche à mieux comprendre cette dynamique en étudiant les processus perceptifs, cognitifs et affectifs impliqués depuis la compréhension que l’on a de soi et de son corps, jusqu’à la complexité des interactions multi-agents en contexte physiologique et pathologique. Jusqu'à récemment, la recherche testait des participants de manière isolée, alors qu'ils sont intrinsèquement intégrés à des groupes sociaux ou à un système familial. Nous proposons des approches dédiées pour mieux répondre à cette réalité.
Vidéo d'axe (à venir)
Contacts
- Delphine Pins
- François Medjkane
- Pierre Thomas
Publications clés
Projets de recherche en cours

Le développement de relations sociales adaptées repose à la fois sur la reconnaissance des visages, l'interprétation des émotions ou encore le cadre culturel et social. Nous proposons d’étudier ces processus, en conditions de Laboratoire épurées, jusqu’à des situations plus réalistes impliquant la réalité virtuelle et les interactions réelles entre individus. Dans ce cadre, nous nous intéressons au sentiment de familiarité que l’on peut avoir envers autrui et avons cherché à déterminer les composantes sensorielles, cognitives et émotionnelles qui le sous-tendent (Ameller et al., 2015, 2017 ; Horn et al., 2015, 2016). Nous nous intéressons également à un mécanisme essentiel qui consiste à regrouper spontanément les personnes avec lesquelles nous échangeons en différentes catégories sociales (âge/genre, etc.), permettant d’adapter notre propre comportement (Strelnikov et al., pre-print). Enfin, à l’aide de la réalité virtuelle, nous cherchons à comprendre comment ce processus de catégorisation influence les relations sociales.

L’hyperscanning est une technique d'enregistrement simultané de signaux cérébraux chez deux participants engagés dans une interaction. L’EEG constitue ici un outil de choix en raison de sa facilité et de sa rapidité de mise en œuvre. Dans l'équipe, nous utilisons cette méthode pour étudier les interactions dynamiques, telles que la relation psychothérapeutique ou les interactions précoces mère-enfant en situation de regard mutuel (projet H2020 miniNO, A). Le caractère écologique des protocoles d'hyperscanning permet d'examiner la dynamique d’ajustement réciproque des deux partenaires en situation d’interactions réelles et de mesurer la synchronie inter-cérébrale lors de l'interaction (B). Ces travaux sont réalisés en collaboration avec l'équipe de Psychiatrie de Précision et de Physiologie Sociale (Montréal, QC, CA) grâce à un financement du réseau international de psychiatrie de précision de l'INSERM.

L'équipe utilise fréquemment le modèle computationnel de l'inférence circulaire (voir aussi l'axe 3), dont certaines applications ont porté sur l'amplification de messages dans des réseaux complexes. Ces travaux offrent un cadre théorique à même de rendre compte des motifs de dysconnectivité cérébrale observés dans la schizophrénie (Bouttier et al., 2022), mais également des phénomènes de polarisation et de radicalisation observés sur les réseaux sociaux (Bouttier et al., 2024). La décorrélation des messages entrants dans ces graphs complexes offre des pistes de contrôle possible de la rigidification des croyances et de la désinformation en ligne.