Nos projets
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Cet axe de recherche porte sur les processus affectifs impliqués dans les troubles psychiatriques et addictologiques.
Notre objectif est de formuler et de tester de nouvelles hypothèses sur la manière dont les dysfonctionnements affectifs contribuent au développement et au maintien de ces pathologies, de mieux caractériser les profils de patients et de proposer des solutions innovantes en termes de prévention et de traitements.
Nos travaux se concentrent particulièrement sur les troubles liés au stress et au trauma, sur la dépression ainsi que sur l’addiction à l’alcool.
Pour ce faire, nous allions des méthodes de psychologie expérimentale et d’évaluation clinique à des approches en neurosciences (oculométrie, électroencéphalographie, neurophysiologie) et en intelligence artificielle, afin de décrypter plus finement les mécanismes affectifs sous-jacents et d’optimiser les prises en charge.
CALYPSO
Le projet Clinique et AnaLYses PSychiatriques Objectives (CALYPSO) ambitionne d’identifier des marqueurs cliniques objectifs pour les troubles psychiatriques, afin d’améliorer la précision des diagnostics, de mieux anticiper le pronostic et la réponse aux traitements, et d’ouvrir ainsi la voie à des interventions plus adaptées aux profils individuels.
L’ampleur des troubles visés par CALYPSO en quelques chiffres…
300 millions : Nombre de personnes affectées par la dépression dans le monde
70 % : Proportion des individus exposés à des événements potentiellement traumatiques au cours de leur vie
24 % : Prévalence du trouble de stress post-traumatique (TSPT) suite à un événement traumatique
CALYPSO : Vers une psychiatrie de précision
Les troubles psychiatriques touchent aujourd’hui près d’une personne sur huit dans le monde, faisant de la santé mentale un enjeu majeur de santé publique. Cette situation s’intensifie face aux crises globales comme la pandémie de COVID-19 et les bouleversements climatiques, qui amplifient des pathologies telles que la dépression et le trouble de stress post-traumatique (TSPT). Bien que la recherche en psychiatrie ait permis des avancées significatives, les mécanismes sous-jacents à ces troubles demeurent encore peu voire pas connus, et les découvertes peinent souvent à se traduire dans la pratique clinique. L’un des défis majeurs réside dans la reproductibilité des résultats scientifiques, largement affectée par une hétérogénéité des troubles encore mal appréhendée par les classifications actuelles. Nous pensons qu’enrichir la définition des troubles psychiatriques grâce à des marqueurs objectifs, rendus possibles par les technologies d’intelligence artificielle et de vision par ordinateur, pourrait transformer cette approche. En permettant d’étudier des groupes de patients plus homogènes, ces avancées offriraient une voie vers des traitements plus ciblés et un pronostic amélioré, ouvrant ainsi de nouvelles perspectives pour répondre aux besoins spécifiques de chaque patient.
Cognition visuelle
Projet porté par Muriel Boucart et Quentin Lenoble
Nous développons des recherches en neuroscience comportementale visant à la compréhension des mécanismes neurophysiologiques et cognitifs sous tendant les pathologies neuro-ophtalmiques (glaucome, Leber) et/ou neuro-visuelles comme dans la Sclérose en plaques.
Nos recherches sont organisées autour de deux axes :
- Les mécanismes sous tendant les déficits des fonctions de la vision centrale dans la reconnaissance des visages, des expressions faciales et des objets et la répercussion de ces déficits sur la cognition sociale.
- La compréhension de performances de type« perception-action » en lien avec la cognition spatiale (attention visuelle, détection, capacité d’orientation, utilisation d’outils numériques) chez des patients atteints de déficiences visuelles et dans le vieillissement normal.
Nous utilisons des outils tels que l’oculomètre, l’EEG, l’IRM.
Les troubles somatiques fonctionnels (TSF)
Projet porté par Mathilde Horn
Les troubles somatiques fonctionnels (TSF) sont caractérisés par la présence de symptômes physiques persistants dont l'intensité contraste avec l'absence d'anomalie clinique ou paraclinique pouvant en expliquer la cause de manière complète.
Ces troubles, bien que fréquents, restent mal connus et peu compris, ce qui conduit à un sous-diagnostic, une stigmatisation des personnes qui en souffrent et une offre de soins limitée.
Nos travaux ont ainsi pour objectif d'améliorer la compréhension de ces troubles.
Du point de vue épidémiologique, nos recherches se concentrent sur la description des individus atteints de TSF, l'identification de leur parcours de soins et les répercussions sur leur vie personnelle, professionnelle et sociale.
Sur le plan physiopathologique, l'objectif est de comprendre les mécanismes cognitifs sous-tendant l'émergence de ces troubles.
Nos recherches s'inscrivent dans le cadre des soins cliniques dispensés à ces patients, avec pour finalité l'adaptation des traitements proposés. Dans cette perspective, nous élaborons des protocoles thérapeutiques, dont l'efficacité est par la suite évaluée, en nous attachant à identifier les facteurs prédictifs d'une réponse favorable.
Contact : horn.mathilde@gmail.com
HYPE
Projet porté par Wivine Blekic
Le projet HYPE a pour objectif d’explorer les mécanismes cognitifs et neurobiologiques sous-jacents aux symptômes d’hyperactivation dans le trouble de stress post-traumatique (TSPT) en intégrant des approches issues des neurosciences, de la psychologie et du machine learning. Il repose sur trois axes de recherche principaux :
1. Évaluer les processus cognitifs impliqués dans l’hyperactivation : L’étude vise à mieux caractériser les symptômes d’hyperactivation (hypervigilance, réponse de sursaut, irritabilité, troubles du sommeil et de la concentration) en combinant des mesures comportementales, électrophysiologiques (EEG) et oculométriques (eye-tracking). Cette approche permettra d’identifier les biais cognitifs spécifiques associés à l’hyperactivation chez les patients atteints de TSPT.
2. Examiner l’impact du genre et des antécédents traumatiques : Certaines études suggèrent que le genre et les expériences traumatiques passées influencent le développement du TSPT via des mécanismes spécifiques d’hyperactivation. Le projet étudiera ces interactions en recrutant des patients récemment exposés à un traumatisme et en les comparant à des individus non-exposés et à des personnes ayant vécu un trauma sans développer de TSPT.
3. Utiliser le machine learning pour prédire la trajectoire du TSPT : Grâce à des techniques de machine learning, l’objectif est d’identifier les facteurs prédictifs de la sévérité et de l’évolution du TSPT en se basant sur les données longitudinales collectées. Cette approche permettra de dégager des marqueurs cliniques exploitables pour améliorer le dépistage et le traitement des patients à risque.
Ce projet repose sur une méthodologie innovante, incluant une évaluation longitudinale des patients à différentes étapes après leur exposition à un traumatisme (1 mois, 3 mois, 6 mois). Il s’inscrit dans une perspective interdisciplinaire en associant psychologie cognitive, neurosciences affectives et psychiatrie computationnelle, avec pour ambition de mieux comprendre l’hyperactivation et d’améliorer les interventions thérapeutiques destinées aux patients atteints de PTSD.

Comprendre la catatonie : du symptôme à la prédiction thérapeutique
Projet porté par Ali Amad, incluant la thèse de Tomas Mastellari
La catatonie est un syndrome psychomoteur grave, encore trop souvent sous-diagnostiqué, qui peut survenir dans des contextes très variés : troubles psychiatriques (troubles de l’humeur, schizophrénie, psychoses post-partum, autisme), maladies neurologiques, inflammatoires ou infectieuses. Ses manifestations sont diverses : stupeur, mutisme, agitation, postures figées ou mouvements répétitifs, pouvant aller jusqu’à des complications vitales.
Notre équipe développe une approche globale et multidisciplinaire pour mieux comprendre ce syndrome complexe, à travers plusieurs axes de recherche complémentaires :
- Des études épidémiologiques, pour mieux cerner la fréquence, les causes et les conséquences (notamment la mortalité) de la catatonie.
- Des analyses cliniques et de réseaux de symptômes, pour affiner la structure nosographique du syndrome et mieux identifier ses sous-types.
- Des travaux en neuroimagerie (IRM, TEP au 18FDG), pour cartographier les anomalies cérébrales associées à la catatonie.
- Des études en pharmacogénétique et pharmacocinétique, visant à comprendre les facteurs biologiques influençant la réponse aux traitements.
- Des projets de génétique, incluant l’analyse d’exomes chez les patients catatoniques.
- Des approches computationnelles (IA et machine learning), pour modéliser la réponse aux traitements à partir de données cliniques et biologiques.
Au sein de cet ensemble, le projet PHARMAPREDICAT se concentre plus spécifiquement sur la prédiction de la réponse thérapeutique à la benzodiazépine, traitement de première ligne, en combinant neuroimagerie, pharmacologie et intelligence artificielle.
L’objectif global est de mieux comprendre les causes de la catatonie, ses mécanismes de résistance aux traitements, et de poser les bases d’une médecine de précision, adaptée à chaque patient.

Cet axe de recherche vise à faire progresser l'évaluation des processus cognitifs sociaux.
Notre objectif est de développer de nouveaux marqueurs diagnostiques pour les troubles neurodégénératifs et psychiatriques tardifs, mais aussi d'approfondir notre compréhension des mécanismes qui sous-tendent le comportement social et la communication.

Cet axe de recherche évalue l'impact de l'environnement physique et social sur la santé mentale.
Notre objectif est de déveloper des projets spécifiques sur la santé mentale des prisonniers pendant et après l'incarcération ainsi que sur l'influence des liens sociaux sur les trajectoires post-traumatiques.
SOCIO-TRAUMA
Projet porté par Wivine Blekic
Ce projet de recherche s’inscrit dans une démarche participative, impliquant activement les personnes concernées à toutes les étapes du processus de recherche. Il vise à explorer l’impact des liens sociaux sur le développement du trouble de stress post-traumatique (TSPT) après un événement potentiellement traumatique, en tenant compte à la fois des savoirs scientifiques et des savoirs expérientiels issus du vécu des patients-partenaires. Cette collaboration permet de produire des connaissances applicables et adaptées aux réalités des individus touchés par le TSPT.
L’étude cherche à comprendre comment le soutien social perçu, la divulgation du traumatisme et les réactions de l’entourage influencent les trajectoires post-traumatiques. Grâce à une approche longitudinale sur un an, avec plusieurs temps de mesure, elle analysera l’évolution des réseaux sociaux et des symptômes
En parallèle, le projet intègre une réflexion sur la définition même d’un événement traumatique, en examinant les caractéristiques des situations rapportées et leur influence sur le développement du TSPT. Cette approche participative favorise une compréhension plus fine des facteurs sociaux impliqués, tout en identifiant des leviers d’intervention concrets pour améliorer la prévention et la prise en charge du trouble.
Santé mentale des femmes incarcérées en France
Projet de thèse de Marion Eck, sous la direction du Pr Pierre Thomas
Depuis plusieurs décennies, les travaux de recherche épidémiologiques internationaux montrent systématiquement des prévalences élevées pour les troubles psychiatriques en milieu pénitentiaire. Tous les troubles psychiatriques sont surreprésentés en milieu carcéral par rapport au milieu libre, avec un niveau de preuve particulièrement important pour l’épisode dépressif caractérisé, les troubles psychotiques, le trouble de stress post-traumatique et les troubles de l’usage de substances. Les pathologies duelles, définies comme la co-occurence de troubles psychiatriques sévères et de troubles de l’usage de substances, sont également fréquentes en milieu pénitentiaire. Les décès par suicide sont associés à un trouble psychiatriques dans plus de la moitié des cas, et les personnes détenues présentant un trouble psychiatrique sont plus à risque de mortalité à la libération et plus à risque de réincarcérations. La santé mentale des personnes détenues constitue ainsi un problème majeur de santé publique.
En France, les études ayant mesuré la prévalence des troubles psychiatriques en prison sont rares et aucun état des lieux exhaustif des connaissances scientifiques sur le sujet n’a jamais été mené. La première étape de notre travail consiste donc en la réalisation d’une revue systématique de la littérature portant sur la prévalence des troubles psychiatriques dans les prisons françaises.
Suite à cet état des lieux, l’objectif de notre travail est de réaliser une nouvelle mesure de la prévalence des troubles psychiatriques dans les prisons françaises, d’apprécier leur évolution au fil de l’incarcération, et d’en identifier les facteurs associés. Cette thèse s’appuie sur deux études épidémiologiques :
- L’étude transversale "Santé en Population Carcérale Sortante" (SPCS), et plus précisément son volet « population carcérale féminine » (SPCS-f), menée entre 2021 et 2022 dans la région des Hauts-de-France auprès d’un échantillon de 127 femmes incarcérées en fin de peine ;
- L’étude longitudinale « Epidémiologie Psychiatrique Longitudinale en Prison » (EPSYLON), démarrée en janvier 2024 et en cours de réalisation, menée au niveau national auprès d’environ 800 hommes et 200 femmes incarcérés évalués à 3 reprises au cours des 9 premiers mois d’incarcération.
Le choix de la sous-population, des variables d’intérêt, et des analyses secondaires sont guidés par les résultats de la revue de la littérature, dans l’objectif de combler les lacunes de la littérature actuelle à ce sujet.
L’enjeu de ce travail est important. Au-delà de l’actualisation des données épidémiologiques, il permettra de guider les politiques de prévention et de prise en charge des troubles psychiatriques chez les personnes détenues en France.